Vous avez peut-être déjà fait le parallèle entre une société de loisirs quelconque (au hasard, prenons les Tréteaux) et un train.Les points communs ne manquent pas.

Il y a un chef de gare (le président), qui connaît presque tous les passagers, mais sans être sûr que tous sont dans le train, comment ils sont montés ou descendus. Le porteur de casquette plus habitué à devoir écouter les doléances et régler les problèmes qu’être encensé parce que le train n’a pas déraillé et est arrivé à l’heure. La locomotive (le metteur en scène) tire les wagons qui suivent bien, mais s’arrêtent aussitôt quand la loco relâche sa traction.

Parmi les passagers, il y a ceux qui ont l’abonnement général (les acteurs ou travailleurs passionnés, présents en toute circonstance), et ceux qui prennent de temps en temps un billet, voire resquillent (les opportunistes). Toujours dans les passagers, les gens des premières classes (les acteurs trop doués) qui aiment être servis mais répugnent à se salir les mains, trouvant que leurs beaux habits (le don d’acteur) les dispensent des travaux manuels et que de toute façon ils sont nuls dans le domaine et les réservent aux deuxièmes classes (les acteurs moins doués). Heureusement qu’on trouve aussi les cheminots sans qui rien ne fonctionnerait (le régisseur, les décorateurs) et le conducteur de la loco qui actionne le sifflet au bon moment (le sonorisateur).

Il y a encore l’énergie électrique qui permet au train de fonctionner (les finances). N’allez pas croire, comme certains passagers (les membres de la société) le pensent, qu’il suffit de tendre la main pour recueillir l’argent tombant du ciel (lever le pantographe pour faire contact avec la caténaire). Ce serait trop simple. L’énergie doit bien être fournie par quelqu’un ! Une partie de celle-ci est achetée par le produit de la vente des billets (les cotisations), mais ceci ne suffisant largement pas, il faut avoir recours à d’autres sources (la publicité, le sponsoring, les subventions).

Soit dit en passant, les aides ponctuelles que nous avons eues de la part du Canton de Fribourg pour 3 spectacles ne sont maintenant qu’un lointain souvenir. Le Canton ne soutient plus que les professionnels du spectacle, et encore de loin pas tous. Notre dernière demande en 2010 (14 documents divers y étaient joints) s’est vue répondre que “l’essentiel de vos intervenants étant des amateurs, aucune aide ne peut vous être accordée”. Merci, Madame Chassot.

Il arrive aussi qu’il n’y ait plus de place dans le train, même debout : il faut alors que les voyageurs restent sur le quai et attendent le prochain convoi (moratoire sur les admissions aux Tréteaux depuis fin 2012). A son grand regret, car ceci n’était encore jamais arrivé, notre société a dû refuser l’admission d’une bonne dizaine d’intéressés enfants ou adultes, et leur demander de patienter en attendant des jours meilleurs. Heureusement, si l’on peut dire, il y a un certain renouvellement dû aux départs pour toutes sortes de raisons, et nous allons pouvoir accepter quelques nouveaux membres cette année.

Bonne année à tous !
Nicolas Gremaud, président