Shadow

Gruériennes, Gruériens, Bulloises, Bullois,

Chers «toutes », chers «tous », mes chers enfants, surtout,

 

Avec le retour de décembre, St Nicolas apparaît une nouvelle fois pour la 54ème année consécutive sur cette bonne terre de Gruyère, dans cette bonne cité bulloise. Des angelots porteurs de lumières, de noirs compagnons encapuchonnés – les Flons-Flons du Paradis – jouant leur complainte, noirs encore les Pères Fouettards annonçant la cohorte céleste. C’est un permanent miracle dont chacun peut vérifier tous les ans la douce et mystérieuse réalité. Que de souvenirs d’enfance, du temps passé ! Mais, cette douce et mystérieuse réalité ne peut pas nous faire oublier une cruelle réalité, observée depuis les lucarnes paradisiaques : il y a des populations qui souffrent. On assiste à des scènes insoutenables d’horreurs et d’humiliations de l’homme comme on n’en avait plus revues depuis la dernière Guerre mondiale : déportations, concentrations, exterminations, épurations ethniques. 

Au plus grand mépris de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Entre les exactions cruelles commises en Ex-Yougoslavie, en Tchétchénie, au Liberia, au Timor et les réminiscences d’un passé récent en Argentine et en Colombie, les années se suivent et se ressemblent, hélas. Saint Nicolas appelle partout à la paix! D’un côté des monstruosités, des événements malheureux ; de l’autre des événements heureux avec de grandes espérances. Quelques personnes ou événements ont apporté des touches de bonheur. On peut citer : L’ouverture d’Espace Gruyère : le vénérable Marché Couvert, reconstruit plus beau qu’avant   selon le projet primé intitulé «personne et cent mille », tient ses promesses et est porteur d’espoirs. Des salons à succès, des expos d’élevage – et leurs défilés de tops modèles – brillantes et exceptionnelles.

Et puis la 5ème édition du Comptoir gruérien avec ses 130’000 visiteurs et son record pulvérisé ! Avec ses soirées d’enfer qui ont été perçues jusqu’au paradis. L’ange Croquignole a eu quelques soucis pour certaines rentrées ; heureusement qu’il y avait Nez Rouge. Enfin, après Bruxelles et avant Paris, Bulle et Espace Gruyère ont accueilli les 28es Championnats du monde de Scrabble. Un jeu sérieux. C’est ce jeu sérieux que Bertrand Piccard et Brian Jones emportait avec eux, lorsque leur ballon, le « Breitling Orbiter 3 » s’est envolé de Château-d’Oex. Grâce au jet-stream et au soutien d’une belle équipe à terre et d’une main invisible pendant tout ce vol, celle de Saint Nicolas, ils ont remporté leur incroyable pari : près de 20 jours sans escale, dans le ciel, pour un tour du monde en ballon. C’est encore la main invisible de Saint Nicolas qui a accompagné les Red Bull’s de Clos Fleuri aux USA. Retour argenté. Expérience hors du commun. Ils ont porté haut les couleurs de la Suisse et de la Gruyère en Caroline du Nord. L’expérience s’est révélée enrichissante. Dans l’histoire politique, on retiendra :

  • L’élection de Joseph Deiss Conseiller Fédéral ! Fribourg attendait ça de puis trente-sept ans. Pour la réception, c’était la foule des grands jours ; ce fut le sacre de Joseph 1er.
  • Mais l’événement suprême pour le Sud, ce fut la victoire de Jean-Paul Glasson, dans la tradition. En effet, il a inscrit son nom dans le registre de la famille Glasson où après James, Pierre et Gérard, il entre sous la coupole. Il méritait bien des pétards retentissant, peu avant minuit, pour saluer son élection. Même si «la jaune » a ri jaune (!) d’avoir été oubliée à cette occasion, oubli qui fut réparé hier matin. Comme le Père Eusèbe : pourquoi des pétards plutôt que la blanche fumée papale ? Sainte auréole pour le conseiller national élu ! Gageons que cette sainteté et cette sagesse qu’on attribue à Jean-Paul permettent de régler le différend qui sépare présentement la «sainte » alliance PDC-PRD bullois, leur «stamm » l’Hôtel du Cheval-Blanc, L’Epée couronnée.
  • Et depuis ces dernières élections, l’effet Blocher agite Berne. Mais qui est donc ce Blocher ? J’ai demandé à l’ange Bobelet quelques éclaircissements. Pour ce faire, il a consulté le dictionnaire paradisiaque « Langenscheidt ». On peut y lire pour Blocher (ou Bockade) : blocus, blocage, bloquer, immobiliser. Psychologie : comportement irrationnel. Synonyme : Ebner. Alors Saint Nicolas vous met en garde : attention à ne pas vous refermer encore plus !
  • Deux femmes, Evelyne Krauskopf, présidente du Grand Conseil et Ruth Lüthi, présidente du gouvernement, aux plus hautes responsabilités de l’Etat cantonal pour l’an 2000. Et c’est encore une femme, Fabienne Hohl, qui présidera le Tribunal cantonal. Voilà une première pour notre canton. Les Tréteaux de Chalamala et la Compagnie de Saint Nicolas ont-ils été entendus ? Ces femmes-là n’ont pas dû avoir recours au subterfuge de la pièce de l’Assemblée des femmes.
  • L’Assemblée des femmes, comédie satirique présentée par les Tréteaux de Chalamala. Des Athéniennes qui, lasses de voir des hommes incapables aux commandes de l’Etat, réussissent à se substituer aux hommes et à prendre le pouvoir. Merveilleuse leçon d’histoire, superbement mise en scène par Fernand Dey, sur des décors de Josiane Oberson avec une musique de Pierre-Do Bourgknecht. Avec une scène finale qui se termine dans la liesse générale.

Dans l’histoire sacrée, on retiendra :

  • La nomination d’un évêque – philosophe, l’abbé Bernard Genoud comme nouvel évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Un homme heureux de communiquer sa joie de croire en Dieu.
  • Ce Dieu qui a sa fête, la Fête-Dieu. Cette année, les Bullois ne se sont pas réveillés sur le tir au canon. Trop bruyant ! Le doyen Rémy Berchier et le président de paroisse Gérard Appetito ont été piqués par quelle mouche ? Non, dormir à la Fête-Dieu ce n’est pas canon ! ! Foi de saint Nicolas.
  • Et puis, fin mai : intenses émotions à l’église Sainte-Pierre-aux-Liens. Alexis Morard était ordonné prêtre et célébrait sa  première messe. Suivront ses amis  bullois Nicolas et Bruno Glasson, Saint Nicolas vous le prédit

Prédite au succès, elle l’était la Fête des vignerons 1999 : un spectacle éblouissant avec l’inoubliable Roi Arlevin, qui tiendra le rôle du roi du carnaval 2000 de Bulle. Le « Ranz des vaches » ?  Pour d’aucuns, une réussite ; pour d’autres, un sacrilège. Quant à nous, au Paradis, on a même vu l’âne Basile qui a voulu en vain de sa voix rauque couvrir les dissonances de ce «rang » à la sauce «millenium ». Mais le site fribourgeois «la montagne, les armaillis » au cœur de la fête…. ce fut un coup de maître des Fribourgeois à Vevey.

On y a vu entre autres la participation du Corps de Musique de la Ville de Bulle qui s’est taillé un joli succès. La Fête des vignerons, c’était le temps d’une éclipse. Eclipse de lune par contre, le 11 août, où tout le monde a voulu assister au mariage, voilé, du soleil et de la lune. Mais le ciel a été pingre pour cet événement astronomique de la fin du siècle. Il ne s’est dévoilé que quelques instants. Cet événement a par ailleurs inspiré Nicolas Gremaud, auteur de la saynète de Saint Nicolas, mise en scène par Josiane Oberson et Viviane Gremaud ; saynète qui, au travers d’une expérience explique le phénomène, mais surtout montre l’importance du retour du soleil, de la lumière. Lumière justement dans Sciobéret en lumière.

Grâce à Michel Gremaud et à Jacques Cesa, de vieux amis dévoués à Saint Nicolas, c’est un écrivain, un penseur un politicien gruérien qui sort de l’ombre. Ils ont réédité son roman « Colin l’armailli », en le prolongeant de textes et de dessins. C’est précisément pour prolonger sa mémoire que le Grand Ange m’a rappelé que Pierre Maillard, le 28 juin, rejoignait le Paradis où il retrouvait Saint Nicolas qu’il a loyalement servi pendant plusieurs décennies comme fidèle compagnon de la compagnie, plus particulièrement comme Père Fouettard. C’est ainsi que l’ange Trasibule m’a suggéré de canoniser ce brave, ce saint homme. Avec le numéro régnant St Pierre Ier. La proposition est sur le bureau de St Pierre. Cette démarche, pour aboutir, devra relever des miracles de Saint Nicolas. Des miracles ! En fait, ce sont ces miracles «en chaîne » qui  permettent à la compagnie théâtrale  de préparer la solennelle Saint-Nicolas de Bulle. Qu’ils soient ici tous sincèrement remerciés :

  • les Tréteaux de Chalamala ;
  • avec sa Compagnie de Saint-Nicolas ;
  • ma Secrétaire particulière, Josiane Oberson, cheville ouvrière de toutes les tournées ;
  • les pourvoyeurs de Jeeps paradisiaques, Pierre-Yves Lüthi du Garage Moderne et Michel Tinguely.

1999 ! Une année de passage. Le compte à rebours va bientôt se terminer. Chaque jour qui s’éteint nous rapproche de la date fatidique. Saint Nicolas vous le dit : ne vous chipotez pas parce que certains prétendent que le XXIe siècle débutera en 2000 et d’autres affirment que ce sera en 2001. Seule certitude, le 31 décembre 1999 sera un passage imposé, mais magique quand même. Alors autant s’y préparer. A l’aube de l’an 2000, Saint Nicolas peut maintenant vous le dire avec certitude : ne craignez aucunement la date fatidique du 31 décembre 1999, et encore moins celle du 1er janvier 2000.

Ce n’est pas parce qu’un siècle se meurt qu’un autre ne peut pas naître. Il y a de nombreux exemples dans le passé. Alors soyez confiants ! Et puis, «le millenium »… Une année sainte, une chance, une grâce ! Comme vous le savez, la Compagnie de Saint-Nicolas apporte cette note de merveilleux et de nostalgie dans les familles, aux enfants sages, aux isolés des hôpitaux et des foyers de personnes âgées, aux déshérités, tous émerveillés de voir le grand saint. Mais, Saint Nicolas et ses compagnons viennent «faire le plein » de toutes ces satisfactions que vous nous donnez si généreusement. C’est pour cela qu’en contrepartie St Nicolas vous dispense ses largesses et vous récompense en musique, avec ces airs dont seul les Flons-Flons ont le secret. Merci de votre fidélité. Merci encore de votre chaleureux accueil. Saint Nicolas vous serre contre son vieux cœur et vous dit à bientôt ! Un bon décembre, de bonnes fêtes, et à l’année prochaine. Saint Nicolas vous bénit ! Saint Nicolas, Evêque de Myre Par procuration : Jean-Bernard Tissot, 5 décembre 1999                                                        

 

Bulle, le 1er décembre 1999/ JBT