Un rêve de théâtre

Merlin Lenchanteur dirige une troupe de théâtre qui vient de subir de gros dégâts matériels lors d’une tempête. Il se rend à l’inauguration des Beaux-arts pour solliciter de l’aide, mais, arrivé trop tôt, il trouve porte close, attend sur l’escalier du théâtre et glisse dans les bras de Morphée.

Dans ses songes, il croise Polichinelle et rencontre un Molière gentiment insolent et dragueur. Ils assistent ensemble à un extrait du «Malade imaginaire» que l’immortel auteur ne peut s’empêcher d’interrompre, au grand dam des acteurs exaspérés. Molière met un terme à la représentation pour jouer, une fois dans sa vie, le rôle de «Dom Juan», Merlin lui donnant la réplique dans la peau de Sganarelle. Après ce grand moment de théâtre, Molière prend congé de Merlin qui poursuit son rêve. Il devient spectateur d’une des scènes les plus fortes du «Cid», celle qui suit le meurtre du père de Chimène. Jusqu’à son réveil, Merlin sera témoin ou acteur de diverses mises en situation hors du commun.

Ce pot-pourri de scènes classiques s’apparente à une vibrante profession de foi qui prend ses désirs pour des rêves. Onirique, cet éloge aux planches suit un fil conducteur capricieux.

Les figures mythiques de la culture théâtrale vont et viennent comme le fantôme du passé de Dickens, glorifiant cet art plusieurs fois millénaire. D’autres passages plus intimistes soulignent avec respect le travail quotidien d’une troupe, le souffle créateur de l’auteur et la dévotion des acteurs, l’ensemble donnant un résultat magique comme l’illustre le nom de Merlin Lenchanteur.