Shadow

Discours de Saint Nicolas
03 décembre 2017

Bulloises, Bullois,
Gruériennes, Gruériens,
Amis de partout
Et surtout vous, mes chers enfants,

Cette année encore, et pour la 72 ème année consécutive, Saint Nicolas, accompagné de sa céleste cohorte de Pères Fouettards et de Flon-flons, a rejoint cette bonne vieille terre de Gruyère, et en particulier son chef-lieu bullois, avec l’aide de ses fidèles Tréteaux de Chalamala.

Ce voyage du ciel à la terre ne pourrait se réaliser sans un peu de magie et beaucoup de rêves, ces rêves que vous créez, mes chers enfants, et grâce à vous ce miracle se produit à chaque début décembre.

Cette espérance que vous nourrissez, toute cette joie, cet émerveillement qui jaillit tout droit de vos petits cœurs en or permettent à vos rêves de devenir réalité et réunissent ainsi tous les ingrédients indispensables pour le retour de Saint Nicolas.

Vous êtes le lien entre l’évêque de Myre et le monde des adultes, il suffit d’observer cette foule nombreuse et magnifique qui est venue à ma rencontre aujourd’hui, pour assister au traditionnel cortège, et écouter ce message.

Mes chers enfants, tout au long de l’année, de mes lucarnes paradisiaques, je suis avec bonheur vos progrès, je vois de loin vos joies et vos réussites. Je vous encourage à continuer à grandir tout en sagesse, je vous soutiens également lorsque des chagrins et des peines viennent assombrir votre existence ; vous restez toujours sous la protection de Saint Nicolas.

La poste paradisiaque me transmet de votre part un important courrier tout au long de l’année, et c’est une joie immense de lire vos messages qui retiennent à chaque fois toute mon attention,  je profite de notre rencontre pour vous en remercier.

Vous êtes si nombreux à demander ma visite, dans vos foyers, dans vos écoles, ou simplement à espérer me croiser au coin d’une rue, sur ma jeep paradisiaque.

Chacune de nos rencontres est un cadeau renouvelé, et vous me gâtez par ces offrandes, préparées à mon intention avec l’aide de vos parents, de vos grand-parents et de vos enseignants ; tant de chansons, de poésies, de dessins, de bricolages et j’en oublie… Vos sourires et vos yeux remplis d’émerveillement réchauffent mon vieux cœur et me réjouissent. Merci mes chers enfants !

Je fais le plein de bonnes énergies auprès de vous ! Vous êtes ce canal de joie qui distribue à chacun cette part de bonheur, illuminant notre quotidien. Vous êtes nos espoirs et notre avenir !

Gardez votre cœur d’enfant et chérissez-le, laissez-le s’exprimer tout au long de votre vie, car il vous permet de garder cette part de rêve et d’espérance qui adoucissent l’existence, vecteurs de bonheur.

Vous aussi, chers parents, grand-parents, vous tous ici rassemblés, laissez ressurgir votre cœur d’enfant à chaque opportunité !

Le monde des adultes vous entraîne bien souvent dans la spirale d’une course effrénée, source de stress, de soucis, parfois de désillusions, mais heureusement aussi de bonheurs intenses provoqués par de petites actions, un sourire, un regard bienveillant, une attention, tous ces petits gestes qui peuvent illuminer une journée et qui rendent le monde meilleur.

Cette tradition de la Saint Nicolas, si chère au cœur des Fribourgeois est une preuve vivante qu’il est encore possible de s’émerveiller et d’oublier pour un instant les tracas de l’existence, en se laissant porter par la joie qu’elle suscite pour chacun d’entre vous. Joies du moment présent et joies des souvenirs de l’enfance, comme dans ces temps plus anciens, où les frimas de novembre invitaient la Gruyère à se parer de son manteau hivernal et immaculé pour le temps de l’Avent ; dans ces années lointaines où les enfants tendaient l’oreille dès la tombée du jour afin d’entendre les pas feutrés de l’évêque et le tapotement des sabots de son fidèle baudet, dans la neige qui recouvrait le chemin ; dans ces années lointaines ou l’on préparait devant la maison un peu de foin et quelques carottes en reconnaissance à l’âne Basile, fatigué qu’il était de porter sur son dos les hottes remplies de friandises destinées aux enfants sages.

Les temps ont évolué et amené de nombreux changements de société, mais la tradition perdure. L’apparition de Saint Nicolas, patron de ce beau canton et des enfants en particulier reste la fête de tous, et aujourd’hui on attend ma visite avec la même ferveur et la même joie, mais l’âne libéré de son fardeau est à la retraite et la jeep a pris du service ; le foin et les carottes font place rase au profit des appareils photo, des caméras et des portables, indispensables à notre époque, pour immortaliser l’entrée de la céleste cohorte dans les foyers au son de la cloche et des airs paradisiaques des Flon-flons, ainsi que les réactions et productions timides ou spontanées des enfants.

Aujourd’hui encore on garde une oreille attentive les soirs de début décembre, afin d’entendre résonner au loin dans les rues de la ville et des villages la complainte de Saint Nicolas. On garde encore un œil attentif derrière la fenêtre, afin de voir, même furtivement, une ombre fuyante de crosse et de mître se projeter sur les façades des maisons, avec cet espoir renouvelé d’apercevoir l’espace d’un instant la barbe blanche de Saint Nicolas.

Tous ceci est évocateur et prouve combien vous êtes restés fidèle au Thaumaturge et à cette belle tradition.

Cette année, mon message ne fait pas mention des nouvelles de ce monde ni d’événements politiques. Saint Nicolas reste aujourd’hui apolitique. Cela en réjouira certains et en décevra d’autres. Les médias et les différents réseaux sociaux vous envahissent déjà à profusion d’informations de toutes sortes.

Toutefois, une exception au sujet d’une information qui a fait écho jusqu’en Paradis. 

Le Service d’informations paradisiaques m’a transmis la nouvelle surprenante, d’une découverte susceptible de modifier l’histoire de Saint Nicolas.

Des archéologues turques auraient découvert à Demres, l’ancienne Myre de l’empire bizantin, une tombe qui pourrait être celle du saint. Des investigations scientifiques seraient en cours afin d’en affirmer ou d’en infirmer l’authenticité.  

L’histoire nous dit en effet que les saintes reliques se trouveraient en la basilique de Bary en Italie du sud, sauvées par de courageux marins italiens à l’époque des invasions barbares qui rongeaient cette partie de la Turquie actuelle. Info ou intox ? Telle est la question…

Et bien je vais vous faire une révélation de taille, à la barbe des archéologues et du monde scientifique ! Peu importe où se trouvent ces reliques, que ce soit à Bari, à Demres, à la cathédrale de Fribourg, ou ailleurs…

La ‘’certitude’’ de la légende veut que chaque année en décembre Sant Nicolas se retrouve ici et partout où sa visite est demandée.

Avant de terminer, je vous rappelle que vous pourrez encore assister ce soir à l’Hôtel-de-ville au loto, qui sera suivi par la traditionnelle saynette, écrite cette année par Nicolas Gremaud et mise en scène par Héloise Pasquier et Fanny Betticher, soutenues par Josiane Oberson qui a également confectionné de magnifiques tabliers pour nos anges, saynette qui raconte l’histoire d’Antoine, un petit garçon qui s’est perdu dans la galaxie. La saynette sera suivie de la distribution de biscômes parfumés au miel du paradis, qui vous permettront de passer l’hiver à l’abri des rhumes et de la grippe.

Je conclus en vous remerciant de votre fidélité et de votre présence ici, et surtout vous, très chers enfants, restez bien sages et n’oubliez pas que votre bon vieux Saint Nicolas veille sur vous et vous protège de son Paradis lointain. Je souhaite à tous un bon décembre, et déjà de très belles fêtes de fin d’années, un joyeux Noël, une bonne année 2018 dans la paix.

Saint Nicolas vous bénit et vous serre sur son vieux cœur ! Bonne soirée à vous tous et à l’année prochaine !

Bertrand Castella